En passant le gué...

non je n'ai pas chanté "sur le pont d'Equateur on y..."


Juin 2007

Je rejoins mon fils qui travaille pour une mission humanitaire en , en haute , avec 15 villages .

   Désirant me faire connaître le milieu où il vit, nous partons pour quelques jours en pleine jungle dans un village pour touristes, mais c’est très loin du club med. Les cabanes où nous dormons sont sur pilotis car elles sont près du fleuve par lequel nous sommes arrivés. Notre « chambre » a des lits faits en rondins, la nuit je compte les troncs sous le fin matelas , et je suis recouverte par une moustiquaire à cause des mygales, j’ai eu la chance d’en rencontrer 8.

Les murs sont en planches, pour le sous bassement, et en grille plus haut, le toit et en feuilles de palmiers. Bien sûr les toilettes sont dans le bâtiment principal avec l’unique douche, distants d’une vingtaine de mètres, que l’on rejoint à travers la végétation où se promènent serpents et autres habitants de ces forêts luxuriantes. Cela va de soi il n’y a pas d’électricité, il faut avoir sa lampe frontale. Sous les grands arbres la nuit est très sombre.

   Pour faire connaissance avec le milieu une randonnée est organisée avec mon fils et trois indiens. Moi qui adore la randonnée je part comblée et enthousiaste.

Nous passons dans un village d’indigènes où nous sommes invités à boire de la « chicha », boisson locale à basse de manioc, mâchée par les femmes et fermentée, la coutume veut que l’on ne peut pas refuser cette boisson offerte à l’arrivée de tout visiteur. Un des habitants nous montre avec fierté une peau de léopard qu’il vient de tuer quelques jours avant près de sa maison.


   La rando continue dans la de découverte en découverte : fleurs, insectes, arbres géants, végétation dense…. Après quelques heures, nous nous rapprochons de notre point de départ.

Comme il a beaucoup plu les jours avant, le fleuve et les rivières ont gonflé et sont devenus torrents. Notre sentier devait passer à gué, mais là impossible, la rivière est bien trop haute. Que faire ? J’interroge mon fils qui me rassure : les indiens vont trouver le moyen de nous faire traverser. Ils s’éloignent de quelques mètres, et là  avec leurs machettes, dont ils ne se séparent jamais, coupent un arbre qui tombe en travers de la rivière au milieu des lianes. des arbres, des feuilles. Et avec leur grand sourire m’invitent à traverser sur cet arbre feuillu, moussu.



A non je ne peux pas !!! je vois la rivière devenue
sous le pont improvisé, la végétation dense,  j’imagine les serpents et autre faune pas très sympathique. Un quart d’heure avant un serpent a traversé le sentier devant mes pieds. Alors là non ! non et non ! je ne peux pas !!!

    Les indiens, toujours très calmes, comprenant bien la situation, s’éloignent de nouveau, et coupent des arbres plus petits pour me construire une rambarde….. et oui, et j’ai traversé, mais pas très rassurée quand même.  Oui, je sais, à cause de moi des arbres ont été coupés… pardon à la forêt.

Bernadette

Adresse : Equateur

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